A quatorze ans, Bahia est en prison. Avant de se retrouver en cellule, elle vivait paisiblement à la campagne avec sa mère et son petit frère. Et puis elle est tombée follement amoureuse d'Anthony, un ado de seize ans. Pour lui, Bahia a été prête à tout, abandonner sa famille et commettre des crimes insensés. Aujourd'hui, un juge des enfants lui rend visite pour préparer sa confrontation du lendemain avec Anthony. J'ai lu ce roman dans le cadre du Prix Ado car il fait parti de la sélection. Bien que ce soit un récit de société (ce que j'apprécie plus particulièrement), je n'ai rien trouvé d'exceptionnel à ce texte tiré d'une histoire vraie. Enceinte, une adolescente de 14 ans se retrouve en prison. J'ai trouvé le titre trop accrocheur par rapport au contenu: finalement on n'apprend rien du quotidien des ados dans les prisons. Le récit alterne entre les souvenirs de Bahia et le moment présent avec le juge pour enfants qui tente de comprendre comment la jeune fille en est arrivée là. Le texte est court et se lit facilement. Une ado en prison, Marc Cantin.
La victime refusait ainsi que d'autres intervenants que l'accusée s'occupent de lui. Comme une « mère » Après le départ de l'adolescent de l'école, Geneviève Rioux a maintenu le contact avec lui et a commis des gestes à caractère sexuel à partir du mois d'août 2018. En plus de baisers et de fellations, l'agresseuse a également eu des relations sexuelles avec l'adolescent à plusieurs reprises dans sa voiture et à son domicile. Le garçon considérait Geneviève Rioux comme une « mère ». Une ado en prison avec sursis. Après sa première arrestation, Geneviève Rioux a été remise en liberté en janvier 2019. Elle a toutefois fait fi des ordonnances de la cour et a poursuivi sa relation illégale avec l'adolescent en l'agressant sexuellement à nouveau. En principe, un adolescent de 16 ans est en mesure de consentir à une relation sexuelle avec un adulte. Toutefois, quand il existe une relation d'autorité entre les deux personnes, ce consentement ne s'applique pas, comme dans le présent dossier, d'autant que l'adolescent vivait d'importantes difficultés personnelles.
« Une éducatrice spécialisée a créé un climat de dépendance et a profité de cette situation. Même si les gestes n'ont pas eu lieu à l'école ou alors qu'elle était en fonction, la dépendance s'est créée dans ce contexte et elle a entretenu cette dépendance après que le jeune eut quitté », a expliqué la juge Lavergne. L'amour, facteur aggravant Pendant les observations sur la peine, Geneviève Rioux a continué de parler d'une « relation amoureuse atypique ». Je suis le fils de l'établissement : témoignages d'ados en prison du 27 janvier 2002 - France Inter. Elle a ainsi expliqué qu'elle vivait alors dans un « conte de fées ». « [L'accusée] réfère à cette période comme une grande peine " d'amour " », dit la juge. Des propos préoccupants, selon la magistrate. À ce sujet, la juge Lavergne a clairement refusé de considérer comme un facteur atténuant, comme le suggérait la défense, le prétendu consentement de l'adolescent dans le cadre de cette soi-disant relation « amoureuse ». Au contraire, il pourrait plutôt s'agir d'un facteur aggravant, aux yeux de la Cour suprême. La procureure de la Couronne, M e Caroline Lafeur, réclamait quatre ans d'emprisonnement, soulignant le surprenant « double standard » de peine lorsque l'agresseuse est de sexe féminin.